Des nouvelles de nos membres : L’HERBIERISTE : plantes, créativité et… humour
Voici un siècle, la Belgique abritait 3.300 brasseries. Un nombre qui a drastiquement fondu tout au long du XXe siècle au point de voir notre pays compter 26 établissements seulement, à la fin des années 80.
Mais, depuis une dizaine d’années, la fibre brassicole belge semble à nouveau pleinement s’exprimer. Répondant aux attentes grandissantes d’un consommateur en quête de produits authentiques et locaux, les microbrasseries se multiplient aux quatre coins de Flandre et de Wallonie. Pas moins d’une centaine d’unités ont ainsi vu le jour au cours des trois dernières années.
Le CCIMag’ de novembre 2019 est allé à la rencontre de l’HERBIERISTE, membre de la CCIBW…
©Martial Lefebvre
Semblant tout droit sorti de l’imagination féconde d’un Tim Burton, Philippe Kopp est un personnage qui assume son côté fantasque. Généralement affublé de kilts réalisés par des amis, il n’hésite pas à surmonter sa longue chevelure d’un haut-de-forme noir et pare parfois d’un pin’s sa barbe coiffée en queue.
Autant de fantaisie sert tout à la fois de signe distinctif et de paravent à un homme qui mène son business avec cœur et professionnalisme. Aussi bien dans l’élaboration de ses bières que dans la promotion de celles-ci, il s’attache à tous les détails. Lorsqu’il met au point La Phrodisiaque (World Beer Awards Belgium 2019-Bronze), il procède par succession d’essais – une douzaine de brassins – pour aboutir au juste dosage de gingembre dont les arômes citronnés sont naturellement prononcés. Quand il baptise ses créations, il ajoute, sur une touche d’humour, une allusion aux ingrédients : La Phrodisiaque dont la teinte rosée est tirée de l’hibiscus sabdariffa combine girofle, gingembre, ginseng réputés… pour leur effet de stimulants sexuels ; La Spirine (World Beer Awards Belgium 2019-Bronze) rappelle, quant à elle, la présence de la reine des prés et donc, de l’acide salicylique ; quant à L’Amère Nature, IPA aux fleurs de sureau et grande absinthe, c’est un produit de niche pour consommateurs avertis ne reculant pas devant la forte amertume du houblon et de l’absinthe.
Les bières de Philippe sont toutes « bio » et, pointe Eric Boschman, « il a su, lui au moins, se différencier des autres par un usage particulier des herbes et plantes », lui qui connaît si bien leurs vertus et les cultive amoureusement dans son propre jardin.
L’herboriste de la bière, qui allie ainsi, dans son activité, 2 de ses passions, profite des infrastructures de la Brasserie du Renard (Grez-Doiceau-www.brasseriedurenard.be) pour brasser et embouteiller ses 3 nectars qui ne seront pas ses derniers. « Les gens aiment découvrir des nouveautés, en matière de bières artisanales, donc je produirai sans doute prochainement des bières éphémères ; si je peux le faire avec des copains, ce serait encore mieux. Pour moi, la bière, c’est vraiment cet esprit de partage avec les autres : pour la créer et la déguster (rires) ! »
Les magasins bio, épiceries spécialisées… vendent les bières de l’artisan qui aimerait les exporter un jour, en commençant par cibler la France et le Luxembourg.
Celui qui adore se démarquer, par son look et ses produits, a sorti un verre officiel insolite lui aussi, en forme d’Erlenmeyer, une façon de rappeler son côté « savant fou » qui s’amuse également dans les exercices de com’. « Je suis très actif sur Facebook (https://www.facebook.com/herbieriste/), où j’ai 4.000 followers ; sur Instagram aussi ! » s’exclame-t-il. Nul doute qu’il y relayera les prochains événements auxquels il participera, comme « C’est bon, c’est wallon », à Malmedy (30/11 au 1/12) et le Marché de Noël de Jodoigne (13/12 au 15/12).